D’habitude, je suis plutôt quelqu’un qui a beaucoup de volonté. Je souffre de boulimie et malgré mes tentatives, je n’arrive pas à m’en sortir seule.
Parvenir à se sortir d’un trouble du comportement alimentaire n’est en aucun cas une question de volonté. Malgré toute votre force pour essayer de faire face à ces comportements, il est très difficile de s’en sortir seul et une aide extérieure est bien souvent nécessaire. La démarche peut également être longue: il est important de vous laisser le temps nécessaire et de consulter des professionnels afin qu’ils vous soutiennent.
J’ai perdu beaucoup de poids ces derniers temps et je ne mange presque plus rien. Je me demande si je ne suis pas en train de devenir anorexique ?
Lorsqu’il y a une perte de poids importante, il est nécessaire d’exclure d’éventuelles causes organiques, avant de considérer la présence d’un trouble du comportement alimentaire. Ainsi, un bilan médical et l’avis du médecin sont très importants.
L’anorexie n’est pas uniquement caractérisée par une perte de poids, mais également par la présence de préoccupations obsédantes de tout ce qui a trait à la nourriture et à l’image du corps.
« C’est au plus profond de ma crise que je fais le premier pas vers la guérison: Je réalise que j’ai besoin d’aide »
Valentine, Oh
Chez ABA, nous proposons des groupes de parole aux proches de personnes qui souffrent de TCA. Ces groupes permettent d’échanger afin de sortir du sentiment de solitude et de partager ses difficultés avec d’autres personnes qui comprennent ce que l’on vit, puisqu’elles traversent des souffrances semblables.
Ces groupes représentent un lieu d’échange en toute liberté et sans jugement. Ils permettent de prendre un peu de recul et d’apporter un éclairage extérieur sur sa propre situation.
Parfois, des personnes qui s’en sont sorties viennent témoigner et expliquer aux participants à quoi leur chemin de guérison ressemble.
« Nous ne sommes que des grains de sable mais nous sommes ensemble. Nous sommes comme les grains de sable sur la plage, mais sans les grains de sable la plage n’existerait pas. »
Bernard Werber
Qu’il s’agisse d’un(e) ami(e) ou d’un membre de sa propre famille, il est souvent très difficile de faire part de ses inquiétudes à une personne proche souffrant de troubles du comportement alimentaire.
Et ce, d’autant plus si elle vit dans le déni de la maladie. Néanmoins, rétablir la communication avec elle est indispensable : il est important de lui faire part de vos inquiétudes, de ce que vous observez, des sentiments qui vous habitent, sans la juger, ni la critiquer ou la rejeter.
Il est également important de continuer à vivre, à partager des moments de plaisir communs, en essayant de ne pas se focaliser sur le trouble et de ne pas centrer la relation uniquement autour de son mal-être. Il ne s’agit pas d’occulter le problème, mais plutôt d’éviter de le mettre au centre de la relation. Votre proche doit pouvoir percevoir que le monde autour d’elle/lui ne s’arrête pas, que les personnes qui l’aiment et qui l’entourent sont présentes et le/la soutiennent tout en continuant à vivre normalement, même si elles s’inquiètent.
Une personne boulimique/anorexique peut difficilement se sortir seule de la maladie. Elle a besoin d’aide et d’un soutien extérieur à la famille. Elle passe généralement par diverses phases d’acceptation de sa maladie et elle pourrait aussi être soulagée de pouvoir enfin en parler avec quelqu’un car elle a tendance à cacher sa souffrance à son entourage. Demander de l’aide est souvent une démarche difficile à réaliser. Si vous vous en sentez la force, vous pouvez par exemple la soutenir dans cette démarche, en lui suggérant des adresses de lieux de soins, d’associations ou de thérapeutes qui pourraient l’aider, tout en ayant conscience que, si elle est majeure, c’est elle seule qui décidera d’entreprendre ou non des démarches
Quelle est la meilleure attitude à adopter quand on voit une personne proche qui refuse de manger et/ou qui vide régulièrement les armoires à provisions ?
Ce type de rapport à la nourriture fait partie intégrante des symptômes de la maladie. Votre proche est dans l’impossibilité d’agir autrement, développe une véritable obsession pour la nourriture, met en place de nombreux rituels alimentaires et vit dans une grande souffrance, puisqu’elle/il se sent impuissant(e) contre le pouvoir de la maladie.
Il est important pour l’entourage de se préserver : au moment des repas, il faudrait éviter de se focaliser sur son assiette et essayer de privilégier les moments d’échanges et de partage ; parallèlement, consulter les professionnels sensibilisés à la problématique des TCA qui aideront à mettre en place l’aide nécessaire pour faire face à la maladie.
Il est difficile de comprendre l’attitude de la personne proche qui souffre de trouble du comportement alimentaire.
Il est rapide de penser qu’elle n’a aucune volonté de s’en sortir, de se dire qu’elle n’a qu’à manger (ou qu’à arrêter de manger) et que le problème sera réglé.
Le trouble du comportement alimentaire est une maladie qui entraîne la personne atteinte dans des états de souffrance importants, puisque tout ce qui a trait à la nourriture, au poids et à l’image du corps devient une réelle obsession et occupe tout l’espace psychique, en développant une réelle dépendance. Il est donc très difficile d’y faire face seul.
Pour certains, manger est souvent accompagné d’une véritable angoisse et d’un sentiment de culpabilité. Pour d’autres, manger sans pouvoir s’arrêter est accompagné d’un fort sentiment de honte.
Il est difficile de comprendre ce qui se passe dans la tête d’une personne souffrant de TCA : elle est complètement déconnectée de son propre corps et a beaucoup de peine à ressentir ses émotions. Tout se passe dans sa tête, qui réfléchit, qui contrôle, qui gère et qui maîtrise. Chez les personnes qui souffrent de TCA, on observe souvent cette « déconnexion » entre la tête et le corps. Le travail thérapeutique peut permettre de relier le corps aux émotions et apprend à les gérer autrement que par un trouble du comportement alimentaire.
Votre proche souffre et exprime sa souffrance et son mal-être par ce comportement.
Le trouble du comportement alimentaire est un symptôme, un langage pour exprimer que quelque chose de plus profond fait souffrir et c’est autour de cette souffrance que va opérer un travail de prise en charge à long terme.
Ainsi, vous pourriez l’accompagner chez un thérapeute sensibilisé dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire. On sait que plus on réagit tôt, plus on augmente les chances d’une guérison rapide et durable; en réagissant vite, on peut empêcher ainsi la chronicisation du comportement.
Une fois la prise en charge mise en place, il est important qu’il y ait une collaboration entre le corps médical et la famille, pour que les personnes atteintes de TCA perçoivent l’existence d’une attitude cohérente dans la prise en charge.
ABA tient à disposition des adresses de médecins et thérapeutes sensibilisés dans la prise en charge des TCA. N’hésitez pas à nous contacter !
Entre incompréhension et sentiment d’impuissance
Voir une personne proche souffrir de TCA peut être douloureux à vivre et entraîner divers sentiments dont l’impuissance et la solitude. Or chez ABA nous savons que cette épreuve est le quotidien d’un certain nombre de familles ou amis.
Nos groupes de parole mensuels sont ouverts aux proches et nous proposons également des groupes de soutien spécifiques pour les proches de personnes souffrant de TCA. Ces rencontres se proposent d’être un lieu de parole, d’écoute et d’échanges.
« Ce qui sauve, c’est de faire un pas, encore un pas »
Saint-Exupery
Les TCA sont des maladies graves qui peuvent avoir des conséquences dramatiques au niveau médical, psychique, social, familial et financier. On sait que plus la prise en charge est rapide, plus les chances d’une guérison complète et durable sont élevées.
En cas de doute, mieux vaut réagir plutôt que d’attendre en espérant que « ça passe ». Dans un premier temps, ABA est à votre disposition par le biais de notre ligne téléphonique et notre service de réponse et soutien par email ou de nos nos entretiens.
« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. »
Gandhi
Il est possible de guérir d’un TCA. Cela demande du temps et un investissement personnel important dans une démarche thérapeutique.
Le premier pas pour s’en sortir est de ne pas rester seul. Il faut en parler ! Or cela n’est pas chose aisée pour la personne qui souffre de TCA car la honte, le sentiment de culpabilité, la peur du jugement et de l’incompréhension la maintiennent dans l’isolement. Parler permet de rompre l’isolement, de prendre du recul sur la situation et mettre des mots sur la souffrance.
A qui parler ? Il est important de choisir une personne de confiance de son entourage qui pourrait, si cela est souhaité, également devenir un soutien dans des démarches pour chercher de l’aide. Cela peut être les parents, un ami, son conjoint ou un membre de la famille, un collègue, une infirmière scolaire, un médiateur, un enseignant, son gynécologue, un psychologue ou toute personne avec qui le contact passe bien.
Il est aussi vivement recommandé de confier ses préoccupations à son médecin généraliste qui pourra ainsi vérifier l’état de santé. ABA est aussi là pour proposer une écoute et un soutien sans jugement.
Ensuite, le travail thérapeutique peut commencer. Il n’y a pas de recette miracle ou de marche à suivre. Chaque personne souffrant de TCA a une histoire de vie différente, des besoins spécifiques. C’est à chacun de trouver la prise en charge qui lui correspond. Le choix d’un traitement va donc dépendre de divers facteurs tels que l’âge, l’environnement familial et social, mais aussi la durée et la gravité du TCA, les possibles démarches de soins déjà entreprises ainsi que la présence d’éventuelles maladies associées. Cela prend parfois du temps de trouver son propre chemin de guérison.
Là encore il existe différentes approches thérapeutiques pour le traitement des TCA (thérapie cognitivo-comportementale, approches corporelles, thérapie de type émotionnelle, thérapie analytique, thérapie de famille etc.). La thérapie peut être individuelle ou en groupe.
ABA joue aussi un rôle d’accompagnement dans le questionnement du choix thérapeutique.
Elle peut, dans la mesure du possible, orienter celles et ceux qui la contactent auprès de différents professionnels en tenant compte des besoins et de la situation personnelle de chacun.
Il est essentiel de trouver l’approche thérapeutique et le thérapeute qui convienne à la personne malade. Une fois que le processus thérapeutique est engagé, il est important de pouvoir le poursuivre de manière continue. Il vaut mieux éviter d’essayer toutes sortes d’approches différentes sans vraiment s’engager profondément, ce qui risque de prolonger la maladie, voire même de la renforcer.
Le choix des professionnels à consulter est d’abord lié à la gravité de la situation, mais doit aussi tenir compte des besoins à ce moment-là ainsi que des démarches dans lesquelles chacun est prêt à s’investir. Ce choix dépend aussi de facteurs très concrets, tels que le temps et l’argent que l’on est prêt à investir dans le processus thérapeutique.
Il arrive que l’hospitalisation soit nécessaire, en particulier lorsque la vie est mise en danger (amaigrissement important, dénutrition, carences, risque vital etc.) ou que la situation familiale est trop compliquée et épuisante. Les équipes soignantes des unités spécialisées sont formées dans la prise en charge des TCA. Elles sont aussi là pour accueillir et soulager les peurs, les difficultés et les questionnements rencontrés durant l’hospitalisation. Enfin, l’hospitalisation ne va pas «régler» le TCA. Elle n’est qu’une étape du processus thérapeutique qui doit être ensuite poursuivi.
Dans tous les cas, la thérapie permet d’entreprendre un travail de fond visant notamment à :
Le meilleur facteur de pronostic semble être la nature, la qualité, la cohérence et la durée du traitement thérapeutique.
Vous trouverez plus d’informations sur notre page Lieux de soins en Suisse et Groupes ABA à Lausanne