« La connaissance de soi est une
naissance à sa propre lumière, à son
propre soleil. L’homme qui se connaît est
un homme vivant »
Marie-Madeleine Davy
Pour définir la boulimie, le manuel de l’association américaine de psychiatrie (DSM-5) a déterminé des critères que nous pouvons résumer de la manière suivante:
Survenue récurrente d’accès hyperphagiques (« crises de boulimie ou de gloutonnerie», binge-eating) qui répondent à 2 critères :
Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements ou autres médicaments, jeûne, exercices physiques excessifs.
Les crises hyperphagiques et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous les deux, en moyenne, au moins une fois par semaine pendant au moins trois mois.
Préoccupations persistantes, voire obsessionnelles au sujet du poids et de la silhouette. L’estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle.
Le trouble ne survient pas exclusivement pendant des épisodes d’anorexie mentale.
La personne qui souffre de boulimie peut présenter un ou plusieurs signes associés, en fonction de la gravité et de la durée de la maladie.
Au niveau physiologique, une ou plusieurs des conséquences mentionnées ci-dessous peuvent apparaître ; elles dépendent notamment de la durée et de la gravité de la maladie
Les manifestations de la maladie sont particulières chez chaque personne concernée
par la boulimie. On observe toutefois un certain nombre de comportements qui
reviennent fréquemment. En voici quelques exemples:
Obsession: la nourriture, la planification des crises, comment les dissimuler à l’entourage, comment éliminer tout ce qui a été absorbé envahissent toutes les pensées. Dans l’esprit de la personne qui souffre de boulimie, la nourriture est comme une drogue. Au moment où le besoin de manger l’envahit, la tension est si forte que la personne est incapable de se concentrer sur autre chose. Ce qui importe alors est de se retrouver seule pour « faire une crise ». Pour cela, il lui arrive de supprimer ses rendez-vous ou d’organiser son emploi du temps en conséquence.
Contrôle : malgré cette pression extrêmement forte, la personne qui souffre de boulimie fait tout pour cacher son état et sa maladie. En public, elle donne la plupart du temps l’image d’une personne « sans problèmes » et met beaucoup d’énergie à maintenir cette image parfaite.
Repas : manger en compagnie peut être angoissant pour la personne qui souffre de boulimie. Elle peut éviter ces situations (sorties au restaurant, fêtes, réunions de famille,…). Pendant ou après le repas, il peut arriver qu’elle aille se faire vomir.
Rapport à Soi : honteuse de son comportement qu’elle garde souvent caché, la personne boulimique a une mauvaise image et estime d’elle-même et manque de confiance en elle. Les crises ne font que renforcer le dégoût de soi, l’entraînant dans une spirale infernale autodestructrice.
Cercle vicieux privations-crises-vomissements : la crainte de grossir est une obsession. La personne souffrant de boulimie n’est jamais satisfaite de son poids (qui est généralement normal) et met une grande énergie à essayer d’éliminer par toutes sortes de moyens ce qu’elle a absorbé durant la crise. Elle saute souvent des repas et finalement, tenaillée par la faim, finit par craquer et recommence à ingurgiter de grandes quantités d’aliments qu’elle vomira ensuite pour éviter de prendre du poids.
Difficultés sociales : la personne peut avoir de la peine à tenir certains de ses engagements, à gérer son argent, ses relations sociales etc. Les dépenses occasionnées pour la nourriture peuvent entraîner de sérieux problèmes financiers, pouvant parfois mener à l’endettement ou au vol. Toute l’énergie passe dans la préoccupation pour la nourriture, l’entraînant peu à peu à abandonner ses loisirs, à perdre de vue ses amis et à s’isoler.